Différences entre les pages « La diversité spécifique, l'assurance de la fonctionnalité » et « Filtration de l'eau »

 
 
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{{Tuto Details
 
{{Tuto Details
|Main_Picture=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__La_diversit_sp_cifique_l_assurance_de_la_fonctionnalit_Sans_titre.png
+
|Main_Picture=Filtration_de_l_eau_Sans_titre.png
 
|Licences=Attribution (CC-BY)
 
|Licences=Attribution (CC-BY)
|Description=Les espèces, dans l’écosystème dans lequel elles vivent, vont assurer des rôles et des fonctions qui sont propres à chacune d’entre elles. Plusieurs espèces, dans un même écosystème, vont assurer des rôles ou des fonctions proches. Or, si la diversité spécifique (en nombre d’espèces) diminue dans un écosystème, une partie des rôles ou des fonctionnalités ne vont plus, au moins en partie, avoir lieu normalement.
+
|Description=Cette expérience permet d'observer simplement le principe de filtration de l'eau par différents matériaux et de faire le lien avec la filtration naturelle de l'eau par le sols et les zones humides.
|Disciplines scientifiques=Life Sciences
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|Disciplines scientifiques=Earth Sciences
|Difficulty=Technical
+
|Difficulty=Easy
|Duration=35
+
|Duration=20
 
|Duration-type=minute(s)
 
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|Tags=Agence de l'eau, bon état, 20000 lieues
+
|Tags=Eau, Pollution, Sols, Filtration
 
}}
 
}}
 
{{Introduction
 
{{Introduction
|Introduction=Cette expérience est une illustration de l'une des raisons pour lesquelles la diversité en termes de nombre d’espèce est importante dans les écosystèmes.
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|Introduction=L'eau qui coule sur la terre, dans les rivières, sur les parkings ou dans les champs ne donne pas envie de la boire. Elle est souvent pleine de terre, d'huile de voiture ou de produits chimiques agricoles.
  
En effet, dans les écosystèmes, chaque espèce assure, lors de son cycle de vie, un certain nombre de fonctions.
 
  
Par exemple, une espèce A de larve d’insecte aquatique consomme des champignons qui poussent sur des feuilles d’arbres tombées dans l’eau, ce qui découpe les feuilles en morceaux de grande taille.
+
Pourtant l'eau que l'on récupère dans les nappes phréatiques (dans le sol) est souvent propre. Nous allons voir pourquoi cette eau est propre et comment cela fonctionne.
  
Une espèce B consomme les champignons sur les morceaux de feuilles de grande taille, ce qui les découpe à nouveau, en morceaux plus petits.
 
  
Et ainsi de suite.
+
Cette fiche expérience s’intègre dans le Parcours 1 : Fonctionnement d'un bassin versant. Elle est réalisée dans le cadre d'un partenariat avec l'agence de l'eau Loire - Bretagne. La fiche mise en page est disponible en version PDF et téléchargeable [https://www.wikidebrouillard.org/images/e/ef/Filtration_de_l_eau_13_Fiche-filtration-sol-complete-2.pdf ici].
 
 
 
 
Certaines espèces assurent, en terme écosystémique, des fonctions relativement proches.
 
 
 
Par exemple, une espèce A’ peut aussi consommer des champignons sur des feuilles de taille similaire à l’espèce A et les découper aussi en morceaux grossiers.
 
 
 
Lorsque qu’un écosystème est perturbé, certaines espèces peuvent disparaître.
 
 
 
 
 
Lors de cette expérience, nous allons comprendre pourquoi il existe un risque de voir certaines fonctions ne plus être assurées lorsque des perturbations touchent un écosystème et suivant la diversité spécifique.
 
 
 
 
 
Ici pour simplifier la compréhension, nous avons limité la notion des fonctions assurées par les espèces au sein des écosystèmes à la notion de régime alimentaire.
 
 
 
De la même façon, les espèces sont en fait des groupes taxonomiques importants (souvent la classe) et sont là seulement à titre illustratif.
 
 
 
 
 
Cette fiche expérience s’intègre dans le Parcours 3 : Solutions et techniques d'étude. Elle est réalisée dans le cadre d'un partenariat avec l'agence de l'eau Loire - Bretagne. La fiche mise en page est disponible en version PDF et téléchargeable [https://www.wikidebrouillard.org/images/e/e3/La_diversit_sp_cifique_l_assurance_de_la_fonctionnalit_Fiche-diversite-fonctionnelle.pdf ici].
 
 
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|Item=Bouteille plastique
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|Item=Cuillère à soupe
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|Item=Ciseaux
 
|Item=Ciseaux
 
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|Item=Tableau velleda
+
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|Attachment=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__Fiche-diversite-fonctionnelle.pdf
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|Attachment=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle.pdf
 
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{{Tuto Step
 
|Step_Title=Préparer les cartes
 
|Step_Content=Description des tâches à réaliser :
 
 
 
*Télécharger les fichiers  en cliquant sur le lien suivant : [https://www.wikidebrouillard.org/images/0/01/La_diversit_sp_cifique_l_assurance_de_la_fonctionnalit_19b_Cartes-diversite-fonctionnelle.pdf Fichier en version PDF];
 
*Imprimer les cartes ;
 
*Découper les différentes cartes ;
 
*Faire deux lots :
 
**Un lot A avec la richesse spécifique importante ;
 
**Un lot B avec la richesse spécifique faible.
 
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|Step_Picture_01=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle-02.png
 
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Distribuer le jeu de carte A
+
|Step_Title=Réunir le matériel
|Step_Content=Distribuer face cachée les cartes du lot A. L’idéal est d’avoir au minimum une dizaine de cartes.
+
|Step_Content=*3 bouteilles en plastique transparent et au bouchon peu épais, comme des bouteilles d'eau ;
|Step_Picture_00=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle-01.png
 
}}
 
{{Tuto Step
 
|Step_Title=Révéler les cartes
 
|Step_Content=Chaque participant.e révèle sa ou ses cartes.
 
 
 
 
 
Il.Elle présente ensuite l’organisme figurant sur sa carte, son régime alimentaire et le numéro de la perturbation à laquelle ce dernier est sensible.
 
 
 
 
 
Voici la liste des régimes alimentaires et leur définition :
 
 
 
- Déchiqueteur. Une fois tombées à l’eau, les feuilles d’arbres sont colonisées par des champignons microscopiques (hyphomycètes). Certains macro-invertébrés coupent en morceaux les feuilles pour consommer les champignons ;
 
 
 
- Prédateur. Il s’agit de macro-invertébrés qui se nourrissent d’autres macro-invertébrés en les attrapant vivants ;
 
 
 
-  Racleur. Les organismes ayant ce type de régime alimentaire mangent les micro-organismes qui poussent sur les éléments présents dans le cours d’eau (pierres, morceaux de bois…). Ces micro-organismes forment le plus souvent une couche transparente d’aspect gélatineux, nommée biofilm ;
 
 
 
- Piqueur. Il s'agit de macro-invertébrés qui se nourrissent en piquant, soit les plantes aquatiques pour aspirer de leur sève, soit les animaux afin d’aspirer leurs fluides. Dans les deux cas, l’animal, de la même façon que la plante, peut survivre à la piqûre (si l’intensité, la fréquence et l’état sanitaire de la plante ou de l’animal le permettent). Il s’agit donc d’un comportement différent de la prédation.
 
 
 
 
 
Ensuite,  il convient de regarder quels sont les régimes alimentaires présents dans le groupe et combien d’espèces partagent le même régime alimentaire.
 
 
 
 
 
Quatre perturbations figurent sur les cartes (A, B, C et D). Ces quatre perturbations sont théoriques. Il est possible de donner des exemples de perturbations réelles pour illustrer son propos :
 
 
 
 
 
- Des perturbations de débit (étiage important, prélèvements d’eau important, ou au contraire pluie torrentielle) ;
 
 
 
- Des perturbations des habitats (prélèvement des granulats, arrachages des herbiers, curage du cours d’eau, retrait de la litière, arasement de la ripisylve…)
 
 
 
- Des pollutions (rejet agricole organique, épandage dans un champ à proximité de pesticides, d'engrais, etc.) ;
 
  
- Des modifications du cours d’eau (talutage, creusement du lit mineur, modification du chenal d’étiage, calibrage…).
+
*Un grand bocal ou autre récipient ;
 
+
*Une grande cuillère ;
 
+
*Une paire de ciseaux ;
Voir « Pistes pour animer l’expérience ».
+
*Une vis ou une vrille ;
|Step_Picture_00=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle-01.png
+
*De l'eau ;
 +
*Du gravier ;
 +
*Du sable fin ;
 +
*De la terre ;
 +
*Des brindilles ou de l'herbe ;
 +
*De tous petits cailloux ou des perles ;
 +
*Du colorant ou de l'encre ;
 +
*En option, du charbon actif ;
 +
*Optionnel : charbon actif, un liquide odorant (fleur d'oranger par exemple) ou du vinaigre.
 +
|Step_Picture_00=Filtration_de_l_eau_Materiel_expe_filtration-red2.jpg
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Définir et appliquer les perturbations
+
|Step_Title=Préparer le matériel
|Step_Content=L’animateur.rice choisit une des quatre perturbations (1, 2, 3 ou 4).
+
|Step_Content=Préparer une eau "sale" dans le grand bocal en y ajoutant de l'eau, de la terre (environ une cuillère à soupe par litre d'eau), des brindilles ou  de l'herbe, de petits gravillons et/ou des perles.  
  
  
Mettre à la défausse les cartes présentant des espèces sensibles à la perturbation choisie.
+
Ajouter quelques gouttes de colorant ou d'encre et quelques gouttes d'un produit odorant comme la fleur d'oranger. Mélanger.
  
  
Faire le bilan du nombre de régimes alimentaires restant et du nombre d’espèces qui dépendent de ces régimes alimentaires.
+
Couper en deux les bouteilles, conserver les deux parties. Percer ensuite les bouchons de ces trois demi-bouteilles avec plusieurs grands trous à l'aide de la vis, on obtient des entonnoirs.
  
L’animateur.rice choisit une deuxième des quatre perturbations (1, 2, 3 ou 4).
 
  
Mettre à la défausse les cartes présentant des espèces sensibles à la perturbation choisie.
+
Poser chaque entonnoir, bouchon vers le bas, sur l'autre moitié restante de chaque bouteille (celle avec le culot). Puis :
  
 
+
*Remplir à moitié  le premier entonnoir de gravier ;
Faire le bilan du nombre de régimes alimentaires restant et du nombre d’espèces qui dépendent de ces régimes alimentaires.
+
*Remplir à moitié le deuxième entonnoir de sable fin ;
 
+
*Remplir à moitié le troisième entonnoir de charbon actif.
 
+
|Step_Picture_00=Filtration_de_l_eau_Eau_sale-red.jpg
Discuter avec les participant.e.s de l’effet des perturbations sur ce groupe d’espèces.
+
|Step_Picture_01=Filtration_de_l_eau_Percement_bouchons-red.jpg
|Step_Picture_00=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle-01.png
+
|Step_Picture_02=Filtration_de_l_eau_3_filtres-red.jpg
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Distribuer le jeu de carte B
+
|Step_Title=Lancer l'expérience
|Step_Content=Distribuer face cachée les cartes du lot B. L’idéal est d’avoir au minimum une dizaine de cartes.
+
|Step_Content=Verser la même quantité d'eau "sale" dans les trois entonnoirs et observer.
|Step_Picture_00=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle-02.png
 
}}
 
{{Tuto Step
 
|Step_Title=Révéler les cartes
 
|Step_Content=Chaque participant.e révèle sa ou ses cartes, puis présente l’organisme figurant sur  chacune de ses cartes son régime alimentaire et le numéro de la perturbation à laquelle ce dernier est sensible.
 
  
  
Comparer avec la situation précédente en termes de nombre d’espèces.
+
Après avoir attendu que l'eau s'écoule, comparer le résultat pour chaque entonnoir, en regardant l'eau obtenue à la lumière, et en sentant le contenu du fond de bouteille. Vider le fond de bouteille situé sous l'entonnoir de charbon actif s'il est très rempli.
|Step_Picture_00=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle-02.png
 
}}
 
{{Tuto Step
 
|Step_Title=Définir et appliquer les perturbations
 
|Step_Content=L’animateur.rice choisit une des quatre perturbations (1, 2, 3 ou 4).
 
 
 
 
 
Mettre à la défausse les cartes présentant des espèces sensibles à la perturbation choisie.
 
 
 
 
 
Faire le bilan du nombre de régimes alimentaires restant et du nombre d’espèces qui dépendent de ces régimes alimentaires.
 
  
  
L’animateur-rice choisit une deuxième des quatre perturbations (1, 2, 3 ou 4).
+
Prendre l'entonnoir contenant le sable pour le fixer au dessus de l'entonnoir de charbon actif, puis fixer l'entonnoir contenant le gravier par dessus les deux premiers.
  
Mettre à la défausse les cartes présentant des espèces sensibles à la perturbation choisie.
 
  
 
+
Verser de l'eau "sale" dans l'entonnoir d'en haut et observer
Faire le bilan du nombre de régimes alimentaires restant et du nombre d’espèces qui dépendent de ces régimes alimentaires.
+
|Step_Picture_00=Filtration_de_l_eau_Filtration_en_cours-red.jpg
 
+
|Step_Picture_01=Filtration_de_l_eau_Resultats_filtration-red.jpg
 
+
|Step_Picture_02=Filtration_de_l_eau_Filtres_superposes-red.jpg
Discuter avec les participant.e.s de l’effet des perturbations sur ce groupe d’espèces.
+
|Step_Picture_03=Filtration_de_l_eau_Resultat_filtres_superposes-red.jpg
|Step_Picture_00=La_diversit__sp_cifique__l_assurance_de_la_fonctionnalit__19b_Cartes-diversite-fonctionnelle-02.png
 
 
}}
 
}}
 
{{Notes
 
{{Notes
|Observations=Faire la comparaison entre les deux situations :
+
|Observations=- Les débris les plus grossiers comme les brindilles et les plus gros cailloux sont bloqués par le filtre à gravier, le filtre à sable et le charbon actif ;
 
 
- Quel est le groupe (A ou B) ayant le mieux résisté ? ;
 
 
 
- Quel a été l’effet de la première perturbation sur le groupe A ? ;
 
 
 
- Sur le groupe B ? ;
 
 
 
- Quel a été l’effet de la deuxième perturbation sur le groupe A ? ;
 
 
 
- Sur le groupe B ?
 
 
 
 
 
Une fois les conclusions tirées, il est possible de refaire la manipulation afin de vérifier les conclusions.
 
|Avertissement=Pour que cette expérience fonctionne, il faut bien mélanger les cartes et bien prendre le temps de a discussion avec les participant.e.s.
 
|Explanations=Dans le premier groupe, le nombre d’espèces est important. À chaque fois, quatre espèces différentes possèdent le même régime alimentaire. Lorsqu’une perturbation se produit dans l’écosystème, certaines espèces vont disparaître, mais comme d’autres partagent le même régime alimentaire, il y a peu de risques que celles-ci disparaissent de l’écosystème.
 
 
 
 
 
Dans le deuxième groupe, le nombre d’espèces est faible. Ici seules deux espèces possèdent le même régime alimentaire. Lorsqu’une perturbation se produit dans le milieu, il y a un risque important qu’un des régimes alimentaires ne soit plus représenté dans le milieu.
 
 
 
À plus forte raison lorsque deux perturbations adviennent.
 
|Deepen=Dans les écosystèmes, les espèces peuvent être regroupées par traits fonctionnels.
 
 
 
 
 
Par exemple, pour des plantes, on peut regrouper l’ensemble des espèces ayant le même type racinaire au sein d’un premier trait, puis regrouper les espèces ayant des surfaces de feuilles équivalentes au sein d’un deuxième trait, etc.
 
 
 
 
 
Pour les macro-invertébrés, un trait peut être le régime alimentaire, comme nous l’avons vu dans cette fiche. Un insecte (Plécoptère) et un crustacé (Gammare) peuvent être présents dans le même groupe (déchiqueteur par exemple) pour cette caractéristique. Un autre trait peut être l’habitat utilisé (végétaux, cailloux, sable…). Le plécoptère et le gammare peuvent différer de ce point de vue là, le premier vivant plutôt sur des cailloux, le second dans les végétaux. Ils mangent donc la même chose, mais pas au même endroit dans la rivière !
 
 
 
 
 
La même espèce peut être regroupée avec des espèces différentes dans des traits différents, en fonction de la caractéristique de celle-ci qui sera considérée.
 
 
 
 
 
Une fois les traits renseignés pour les différentes espèces, il est possible d’avoir une image des différents processus ayant lieu dans un écosystème, comme la capacité à dégrader la litière (les feuilles mortes des arbres), la capacité d’une prairie à aller chercher les éléments nutritifs en profondeur, etc.
 
 
 
 
 
Cette pratique scientifique se nomme l’écologie fonctionnelle.
 
 
 
  
Ici, deux notions entrent en jeu :
+
- Le filtre à gravier laisse par contre passer la terre, le colorant et les odeurs ;
  
- La '''diversité spécifique''' représente le nombre d’espèces présentes dans un milieu donné ;
+
- Le filtre à sable piège aussi en grande partie la terre, on voit que l'eau qui en sort est plus limpide ;
  
- La '''diversité fonctionnelle''' peut être définie comme la diversité des traits fonctionnels, ces traits étant des composantes du phénotype des organismes qui influencent des processus écosystémiques.
+
- Quant au charbon actif, il ne piège pas la terre mais élimine une partie du colorant et des odeurs, même si c'est un peu plus difficile à distinguer ;
  
Dans un écosystème, les espèces vont assurer des fonctions qui sont similaires (par exemple plusieurs espèces dégradent la litière) mais chaque espèce va réaliser cette fonction de façon un peu différente.
+
- Lorsque l'on superpose les filtres, les graviers en haut, puis le sable, puis le charbon actif, on élimine mieux les différents types de "polluants".
  
Plus la diversité spécifique est importante et plus la diversité fonctionnelle l’est aussi, plus les processus sont stables et pérennes. Lorsqu'advient une perturbation, certaines espèces seront capables d’y faire face et si certaines disparaissent, la redondance fonctionnelle fait que les processus vont pouvoir continuer à avoir lieu. Ce phénomène constitue donc aussi, entre autres, le moteur de la résilience des écosystèmes.
 
  
 +
''N.B : vérifier que certains éléments ne se retrouvent pas bloqués au niveau des bouchons percés. Dans ce cas il faut considérer qu'ils n'ont pas été arrêtés par le matériau filtrant testé, mais simplement que les trous pratiqués dans le bouchons auraient dû être un peu plus gros (sans pour autant laisser passer les matériaux qui constituent le filtre !).''
 +
|Avertissement=Le charbon actif contient souvent une fine poussière de charbon, qui peut assombrir l'eau filtrée et rendre plus difficile d'observer le résultat lors d'une première utilisation. On peut rincer le charbon actif à l'eau claire pour éliminer l'essentiel de cette poussière avant de réaliser l'expérience.
  
Dans les écosystèmes peu diversifiés, la moindre perturbation peut avoir des conséquences importantes sur les processus écosystémiques.
+
Ne pas mettre trop de "polluants" dans l'eau de départ, il faut pouvoir observer la différence de son degré de transparence entre les filtres. De même, si l'on met trop de colorant ou de produit odorant, on risque de saturer le mélange et de dépasser la capacité de nos "filtres" artisanaux.
|Applications=Selon le service public Eau-France :
+
|Explanations=Les graviers offrent un obstacle limité au passage de l'eau car il reste de grands espaces entre eux, où l'eau et une grande partie de ses éléments polluants peuvent passer. Ils retiennent donc les plus gros débris. Le sable, constitué de grains très fins, offre des espaces libres beaucoup plus petits pour le passage de l'eau, les débris les plus petits seront donc bloqués par la couche de sable. L'efficacité du charbon actif ne tient pas dans la taille des espaces entre ses grains mais dans sa capacité à piéger certaines substances chimiques, comme les polluants organiques qui dégradent la couleur et l'odeur de l'eau.
  
– 79 % des habitats d’eaux courantes (rivières) présentent un état de conservation globalement défavorable sur la période 2007-2012 ;
+
<br />
 +
|Deepen=En plaçant les filtres les uns à la suite des autres, on fait passer l'eau dans des espaces de plus en plus fins pour effectuer une filtration mécanique et se débarrasser des débris des plus gros aux plus petits. Ce mécanisme de filtration mécanique peut être complété par une filtration chimique, basée sur le principe de l'adsorption : il s'agit de  la fixation de certains éléments chimiques à un matériau solide. Ici cette étape de filtration chimique est réalisée avec du charbon actif, qui capture certains polluants organiques : l'odeur du vinaigre et le colorant sont en partie fixés par la couche de charbon actif.
  
– 60 % des habitats d’eaux courantes (rivières) présentent une tendance au déclin entre 2007 et 2012 ;
+
Ajouter un matériau adsorbant permet d'améliorer la filtration  car on pourra éliminer plus d'éléments polluants qu'avec la seule filtration mécanique. Plus la couche filtrante est épaisse et plus l'eau mettra du temps à la traverser, donc plus le charbon actif pourra piéger de polluants, et donc mieux l'eau sera nettoyée.
  
– 95 % des habitats d’eaux dormantes (lacs, mares) présentent un état de conservation globalement défavorable sur la période 2007-2012 ;
+
<br />
 +
|Applications=On utilise la filtration notamment dans les usines de production d'eau potable. Le passage de l'eau à travers des grilles puis à travers des filtres à sable aux grains de diamètre de plus en plus petit est une des étapes utilisées pour purifier l'eau et la rendre potable. Mais avant, on utilise des produits appelés coagulants et floculants pour agglomérer les particules contenues dans l'eau en « flocons » et les retenir plus facilement. La filtration n'élimine pas tous les polluants et les bactéries. On effectue donc ensuite une filtration sur membrane aux pores extrêmement petits (nanofiltration) pour éliminer les polluants organiques, par exemple ceux issus des engrais animaux. On procède aussi à une désinfection de l'eau par injection d'ozone ou passage sous des rayons UV, et en utilisant du chlore, pour éliminer les bactéries, qui passent à travers les filtres car elles sont microscopiques.
  
– 58 % des habitats d’eaux dormantes (lacs, mares) présentent une tendance au déclin entre 2007 et 2012 ;
+
Ce traitement coûte cher, mais il permet d'avoir de l'eau potable directement au robinet chez nous, ce qui n'est pas le cas dans tous les pays. C'est pour cela, et aussi parce que nous la salissons et qu'il faudra la nettoyer après nos utilisations à la maison, que nous payons l'eau du robinet en fonction de la quantité que nous utilisons. La filtration constitue aussi une large part du traitement des eaux usées, dans les stations d'épuration.
  
  
Même si ces chiffres ne traduisent pas directement la qualité fonctionnelle des écosystèmes, il est évident que les habitats aquatiques ont à faire face, en plus de leur raréfaction, à de nombreuses perturbations.
+
Les filtres à sable sont également très utilisés dans les piscines, les fermes aquacoles à terre ou l'industrie des boissons, où l'on trouve également des filtres contenant des granulés de terre de diatomée calcinée, matière aux pores très petits, qui constitue donc un excellent matériau de filtration mécanique.  
  
 +
La filtration au charbon actif est très fréquente dans les fontaines à eau ou les carafes filtrantes, elle permet d'éliminer en grande partie les odeurs ou les goûts désagréables causés par certaines molécules parfois présentes dans l'eau (chlore, chloramines, ammoniac...), mais aussi certains composés chimiques toxiques, comme des métaux lourds, des pesticides ou des phénols. On utilise aussi le charbon actif pour filtrer l'air, comme dans les hottes installées dans les cuisines ou les litières pour chats.
  
Or, ces habitats assurent de nombreuses fonctions, comme le recyclage des nutriments issus du milieu terrestre ou la purification de l’eau.
 
  
Ces perturbations remettent donc en cause au moins en partie les fonctions des écosystèmes aquatiques selon les mécanismes que nous avons vus lors de cette expérience.
+
Dans la nature, les sols et les zones humides agissent comme des filtres naturels sur les eaux de ruissellement, à la fois par filtration mécanique, chimique et biologique :
  
 +
- Ils retiennent les débris à travers les grains qui les constituent (filtration mécanique) ;
  
Par conséquent, il est important de préserver la biodiversité. Au-delà de diversité spécifique, c’est aussi la diversité fonctionnelle qui est en jeu.
+
- Ils capturent un grand nombre de polluants dissous dans l'eau comme des pesticides, des engrais (nitrates, phosphates...), que certains types de sols tels que l'argile fixent très bien (adsorption : filtration chimique) ;
|Related=D’autres activités sur la même thématique sont disponibles sur le Wiki :
 
  
- [[Détermination des invertébrés d'eau douce]], afin d'apprendre à connaître les êtres-vivant qui sont utilisés dans cette fiche ;
+
- Les plantes et les bactéries qui se développent sur et dans les sols absorbent et transforment une partie de la matière organique et des polluants transportés par l'eau, comme les nitrates, les phosphates, les métaux lourds (filtration biologique).
  
- [[Indices biologiques de qualité de l'eau]], afin de comprendre comment est construit l'un des critères du bon état écologiques des cours d'eau ;
 
  
- [[Bon état écologique]], qui présente ce que signifie un écosystème en bon état.
+
La capacité des sols à filtrer et stocker l'eau est très différente selon la composition des sols, c'est à dire les proportions des différents matériaux qui les composent (argile, calcaire, sables...), leur granulométrie (taille des grains) et leur épaisseur.
|Objectives=- Mettre en scène un écosystème aquatique ;
+
|Objectives=- Comprendre le principe de la filtration mécanique ;
  
- Comprendre un des effets des perturbations sur les écosystèmes ;
+
- Observer que l'infiltration de l'eau dans le sol est différente selon la nature du sol, son épaisseur et sa granulométrie (taille des grains ou éléments qui composent le sol) ;
  
- Appréhender une partie du fonctionnement de la biodiversité.
+
- Faire le lien entre la filtration de l'eau et sa dépollution, et aborder le rôle des plantes et des bactéries dans ce processus ;
|Animation=Afin de rendre ludique cette expérience dont le contenu théorique est très dense, essayer de raconter l’histoire du cours d’eau et des perturbations sous forme de conte.
 
  
Il apparaît important de bien maîtriser les notions afin de pouvoir prendre le temps de discuter avec les participant.e.s durant cette expérience.
+
- Comprendre l'importance des sols, de la biodiversité et des zones humides dans le cycle naturel de l'eau et dans la qualité de l'eau.
 +
|Animation=Cette expérience peut être par exemple proposée dans une séance consacrée au thème de l'eau, que ce soit pour mieux comprendre le cycle naturel ou le cycle domestique de l'eau (pour les étapes de filtration). Elle peut également s'inscrire dans une animation consacrée aux sols, et/ou aux zones humides.
 +
|Notes=- Les fonctions du sol : le sol filtre notre eau potable - Objectif-sol.ch : https://bodenreise.ch/fr/bodenfunktionen-boden-filtert-unser-trinkwasser/
  
Lors de l’animation, le choix des perturbations est laissé à l’appréciation de l’animateur.rice. Pour cela, s’appuyer sur le recueil de représentations ou sur un cas concret.
+
- L'eau dans les sols - GIS SOL : https://www.gissol.fr/thematiques/leau-dans-les-sols-319
|Notes=Duru et al., Functional ecology for evaluating and predicting the aptitude of permanent grassland to provide services, Fourrages(2013),213,21-34 ([https://www.researchgate.net/profile/Claire_Jouany/publication/297313555_Functional_ecology_for_evaluating_and_predicting_the_aptitude_of_permanent_grassland_to_provide_services/links/5c3d9bd292851c22a375dbb8/Functional-ecology-for-evaluating-and-predicting-the-aptitude-of-permanent-grassland-to-provide-services.pdf https://www.researchgate.net/profile/Claire_Jouany/publication/297313555_Functional_ecology_for_evaluating_and_predicting_the_aptitude_of_permanent_grassland_to_provide_services/links/5c3d9bd292851c22a375dbb8/Functional-ecology-for-evaluating-and-predicti])
 
  
Jonathan Lenoir, Écologie Fonctionnelle, Unité CNRS ”Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés” de l’université de Picardie Jules Verne (https://jonathanlenoir.files.wordpress.com/2013/12/ecologie-fonctionnelle.pdf)
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- Comment l'eau de pluie devient-elle de l'eau souterraine propre ? - SIimplyScience : https://www.simplyscience.ch/fr/enfants/decouvre/comment-l-eau-de-pluie-devient-elle-de-l-eau-souterraine-propre
  
Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cologie_fonctionnelle
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- Quand les sols filtrent les eaux usées : UCL Louvain : https://uclouvain.be/fr/sciencetoday/actualites/quand-les-sols-filtrent-les-eaux-usees.html
  
Eau France, l’état de la biodiversité aquatique : https://www.eaufrance.fr/letat-de-la-biodiversite-aquatique
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Version du 31 janvier 2023 à 12:05

Auteur avatarMaud Milliet | Dernière modification 28/04/2023 par Quentin G.

Filtration de l eau Sans titre.png
Cette expérience permet d'observer simplement le principe de filtration de l'eau par différents matériaux et de faire le lien avec la filtration naturelle de l'eau par le sols et les zones humides.
Licence : Attribution (CC-BY)

Introduction

L'eau qui coule sur la terre, dans les rivières, sur les parkings ou dans les champs ne donne pas envie de la boire. Elle est souvent pleine de terre, d'huile de voiture ou de produits chimiques agricoles.


Pourtant l'eau que l'on récupère dans les nappes phréatiques (dans le sol) est souvent propre. Nous allons voir pourquoi cette eau est propre et comment cela fonctionne.


Cette fiche expérience s’intègre dans le Parcours 1 : Fonctionnement d'un bassin versant. Elle est réalisée dans le cadre d'un partenariat avec l'agence de l'eau Loire - Bretagne. La fiche mise en page est disponible en version PDF et téléchargeable ici.
  • Fichiers

Étape 1 - Réunir le matériel

  • 3 bouteilles en plastique transparent et au bouchon peu épais, comme des bouteilles d'eau ;
  • Un grand bocal ou autre récipient ;
  • Une grande cuillère ;
  • Une paire de ciseaux ;
  • Une vis ou une vrille ;
  • De l'eau ;
  • Du gravier ;
  • Du sable fin ;
  • De la terre ;
  • Des brindilles ou de l'herbe ;
  • De tous petits cailloux ou des perles ;
  • Du colorant ou de l'encre ;
  • En option, du charbon actif ;
  • Optionnel : charbon actif, un liquide odorant (fleur d'oranger par exemple) ou du vinaigre.




Étape 2 - Préparer le matériel

Préparer une eau "sale" dans le grand bocal en y ajoutant de l'eau, de la terre (environ une cuillère à soupe par litre d'eau), des brindilles ou de l'herbe, de petits gravillons et/ou des perles.


Ajouter quelques gouttes de colorant ou d'encre et quelques gouttes d'un produit odorant comme la fleur d'oranger. Mélanger.


Couper en deux les bouteilles, conserver les deux parties. Percer ensuite les bouchons de ces trois demi-bouteilles avec plusieurs grands trous à l'aide de la vis, on obtient des entonnoirs.


Poser chaque entonnoir, bouchon vers le bas, sur l'autre moitié restante de chaque bouteille (celle avec le culot). Puis :

  • Remplir à moitié le premier entonnoir de gravier ;
  • Remplir à moitié le deuxième entonnoir de sable fin ;
  • Remplir à moitié le troisième entonnoir de charbon actif.


Étape 3 - Lancer l'expérience

Verser la même quantité d'eau "sale" dans les trois entonnoirs et observer.


Après avoir attendu que l'eau s'écoule, comparer le résultat pour chaque entonnoir, en regardant l'eau obtenue à la lumière, et en sentant le contenu du fond de bouteille. Vider le fond de bouteille situé sous l'entonnoir de charbon actif s'il est très rempli.


Prendre l'entonnoir contenant le sable pour le fixer au dessus de l'entonnoir de charbon actif, puis fixer l'entonnoir contenant le gravier par dessus les deux premiers.


Verser de l'eau "sale" dans l'entonnoir d'en haut et observer


Comment ça marche ?

Observations : que voit-on ?

- Les débris les plus grossiers comme les brindilles et les plus gros cailloux sont bloqués par le filtre à gravier, le filtre à sable et le charbon actif ;

- Le filtre à gravier laisse par contre passer la terre, le colorant et les odeurs ;

- Le filtre à sable piège aussi en grande partie la terre, on voit que l'eau qui en sort est plus limpide ;

- Quant au charbon actif, il ne piège pas la terre mais élimine une partie du colorant et des odeurs, même si c'est un peu plus difficile à distinguer ;

- Lorsque l'on superpose les filtres, les graviers en haut, puis le sable, puis le charbon actif, on élimine mieux les différents types de "polluants".


N.B : vérifier que certains éléments ne se retrouvent pas bloqués au niveau des bouchons percés. Dans ce cas il faut considérer qu'ils n'ont pas été arrêtés par le matériau filtrant testé, mais simplement que les trous pratiqués dans le bouchons auraient dû être un peu plus gros (sans pour autant laisser passer les matériaux qui constituent le filtre !).

Mise en garde : qu'est-ce qui pourrait faire rater l'expérience ?

Le charbon actif contient souvent une fine poussière de charbon, qui peut assombrir l'eau filtrée et rendre plus difficile d'observer le résultat lors d'une première utilisation. On peut rincer le charbon actif à l'eau claire pour éliminer l'essentiel de cette poussière avant de réaliser l'expérience.

Ne pas mettre trop de "polluants" dans l'eau de départ, il faut pouvoir observer la différence de son degré de transparence entre les filtres. De même, si l'on met trop de colorant ou de produit odorant, on risque de saturer le mélange et de dépasser la capacité de nos "filtres" artisanaux.

Explications

Les graviers offrent un obstacle limité au passage de l'eau car il reste de grands espaces entre eux, où l'eau et une grande partie de ses éléments polluants peuvent passer. Ils retiennent donc les plus gros débris. Le sable, constitué de grains très fins, offre des espaces libres beaucoup plus petits pour le passage de l'eau, les débris les plus petits seront donc bloqués par la couche de sable. L'efficacité du charbon actif ne tient pas dans la taille des espaces entre ses grains mais dans sa capacité à piéger certaines substances chimiques, comme les polluants organiques qui dégradent la couleur et l'odeur de l'eau.


Plus d'explications

En plaçant les filtres les uns à la suite des autres, on fait passer l'eau dans des espaces de plus en plus fins pour effectuer une filtration mécanique et se débarrasser des débris des plus gros aux plus petits. Ce mécanisme de filtration mécanique peut être complété par une filtration chimique, basée sur le principe de l'adsorption : il s'agit de la fixation de certains éléments chimiques à un matériau solide. Ici cette étape de filtration chimique est réalisée avec du charbon actif, qui capture certains polluants organiques : l'odeur du vinaigre et le colorant sont en partie fixés par la couche de charbon actif.

Ajouter un matériau adsorbant permet d'améliorer la filtration car on pourra éliminer plus d'éléments polluants qu'avec la seule filtration mécanique. Plus la couche filtrante est épaisse et plus l'eau mettra du temps à la traverser, donc plus le charbon actif pourra piéger de polluants, et donc mieux l'eau sera nettoyée.


Applications : dans la vie de tous les jours

On utilise la filtration notamment dans les usines de production d'eau potable. Le passage de l'eau à travers des grilles puis à travers des filtres à sable aux grains de diamètre de plus en plus petit est une des étapes utilisées pour purifier l'eau et la rendre potable. Mais avant, on utilise des produits appelés coagulants et floculants pour agglomérer les particules contenues dans l'eau en « flocons » et les retenir plus facilement. La filtration n'élimine pas tous les polluants et les bactéries. On effectue donc ensuite une filtration sur membrane aux pores extrêmement petits (nanofiltration) pour éliminer les polluants organiques, par exemple ceux issus des engrais animaux. On procède aussi à une désinfection de l'eau par injection d'ozone ou passage sous des rayons UV, et en utilisant du chlore, pour éliminer les bactéries, qui passent à travers les filtres car elles sont microscopiques.

Ce traitement coûte cher, mais il permet d'avoir de l'eau potable directement au robinet chez nous, ce qui n'est pas le cas dans tous les pays. C'est pour cela, et aussi parce que nous la salissons et qu'il faudra la nettoyer après nos utilisations à la maison, que nous payons l'eau du robinet en fonction de la quantité que nous utilisons. La filtration constitue aussi une large part du traitement des eaux usées, dans les stations d'épuration.


Les filtres à sable sont également très utilisés dans les piscines, les fermes aquacoles à terre ou l'industrie des boissons, où l'on trouve également des filtres contenant des granulés de terre de diatomée calcinée, matière aux pores très petits, qui constitue donc un excellent matériau de filtration mécanique.

La filtration au charbon actif est très fréquente dans les fontaines à eau ou les carafes filtrantes, elle permet d'éliminer en grande partie les odeurs ou les goûts désagréables causés par certaines molécules parfois présentes dans l'eau (chlore, chloramines, ammoniac...), mais aussi certains composés chimiques toxiques, comme des métaux lourds, des pesticides ou des phénols. On utilise aussi le charbon actif pour filtrer l'air, comme dans les hottes installées dans les cuisines ou les litières pour chats.


Dans la nature, les sols et les zones humides agissent comme des filtres naturels sur les eaux de ruissellement, à la fois par filtration mécanique, chimique et biologique :

- Ils retiennent les débris à travers les grains qui les constituent (filtration mécanique) ;

- Ils capturent un grand nombre de polluants dissous dans l'eau comme des pesticides, des engrais (nitrates, phosphates...), que certains types de sols tels que l'argile fixent très bien (adsorption : filtration chimique) ;

- Les plantes et les bactéries qui se développent sur et dans les sols absorbent et transforment une partie de la matière organique et des polluants transportés par l'eau, comme les nitrates, les phosphates, les métaux lourds (filtration biologique).


La capacité des sols à filtrer et stocker l'eau est très différente selon la composition des sols, c'est à dire les proportions des différents matériaux qui les composent (argile, calcaire, sables...), leur granulométrie (taille des grains) et leur épaisseur.

Éléments pédagogiques

Objectifs pédagogiques

- Comprendre le principe de la filtration mécanique ;

- Observer que l'infiltration de l'eau dans le sol est différente selon la nature du sol, son épaisseur et sa granulométrie (taille des grains ou éléments qui composent le sol) ;

- Faire le lien entre la filtration de l'eau et sa dépollution, et aborder le rôle des plantes et des bactéries dans ce processus ;

- Comprendre l'importance des sols, de la biodiversité et des zones humides dans le cycle naturel de l'eau et dans la qualité de l'eau.

Pistes pour animer l'expérience

Cette expérience peut être par exemple proposée dans une séance consacrée au thème de l'eau, que ce soit pour mieux comprendre le cycle naturel ou le cycle domestique de l'eau (pour les étapes de filtration). Elle peut également s'inscrire dans une animation consacrée aux sols, et/ou aux zones humides.

Sources et ressources

- Les fonctions du sol : le sol filtre notre eau potable - Objectif-sol.ch : https://bodenreise.ch/fr/bodenfunktionen-boden-filtert-unser-trinkwasser/

- L'eau dans les sols - GIS SOL : https://www.gissol.fr/thematiques/leau-dans-les-sols-319

- Comment l'eau de pluie devient-elle de l'eau souterraine propre ? - SIimplyScience : https://www.simplyscience.ch/fr/enfants/decouvre/comment-l-eau-de-pluie-devient-elle-de-l-eau-souterraine-propre

- Quand les sols filtrent les eaux usées : UCL Louvain : https://uclouvain.be/fr/sciencetoday/actualites/quand-les-sols-filtrent-les-eaux-usees.html


Dernière modification 28/04/2023 par user:Quentin G..

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