Evolution du trait de côte : Différence entre versions

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Au contraire, les zones où les courants ou la force des marées se renforcent à cause de certaines constructions peuvent être plus fortement exposées à l'érosion, phénomène naturel alimenté par le vent et la mer, qui grignote peu à peu les plages en emportant le sable. Il est fréquent aussi, après la construction d'un port, d'observer une zone plus sombre qui trace comme un couloir dans la mer. Il s'agît de chenaux, qui sont parfois creusés pour faciliter la circulation des bateaux. Cette opération, qui consiste à extraire le sable et la vase et à déposer ces sédiments plus loin.
 
Au contraire, les zones où les courants ou la force des marées se renforcent à cause de certaines constructions peuvent être plus fortement exposées à l'érosion, phénomène naturel alimenté par le vent et la mer, qui grignote peu à peu les plages en emportant le sable. Il est fréquent aussi, après la construction d'un port, d'observer une zone plus sombre qui trace comme un couloir dans la mer. Il s'agît de chenaux, qui sont parfois creusés pour faciliter la circulation des bateaux. Cette opération, qui consiste à extraire le sable et la vase et à déposer ces sédiments plus loin.
 
|Deepen=Analyse détaillée de l'évolution du trait de côte sur quelques communes littorales :
 
|Deepen=Analyse détaillée de l'évolution du trait de côte sur quelques communes littorales :
|Applications=L'artificialisation du littoral a eu un impact très négatif sur une multitude de milieux naturels littoraux, souvent très fragiles, comme des vasières, des champs d'algues, des herbiers de phanérogames (des plantes marines ressemblant à de longues herbes), des bancs de maerl (une algue calcaire bretonne), ou des récifs de corail en zone tropicale. Ces écosystèmes, qui servent d'habitat à un grand nombre d'organismes marins, sont souvent totalement détruits par l'urbanisation du littoral, et ne peuvent pas se reconstituer si les conditions ne s'y prêtent pas. A la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, des mesures de protection ont été mise en place pour protéger une partie du littoral français. Certaines zones sont désormais interdites à la construction. Dans les zones où l'urbanisation se poursuit, les milieux naturels d'origine sont parfois "déplacés", c'est à dire recréés dans d'autres zones pour diminuer l'impact des constructions littorales sur l'environnement. On parle de "mesures compensatoires". Elles peuvent consister à replanter un herbier ou un récif corallien, installer des récifs artificiels...  
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|Applications=L'artificialisation du littoral a un impact très négatif sur l'environnement, elle entraine la destruction directe ou progressive d'une multitude de milieux naturels littoraux, souvent très fragiles, comme des vasières, des champs d'algues, des herbiers de phanérogames (des plantes marines ressemblant à de longues herbes), des bancs de maerl (une algue calcaire bretonne), ou des récifs de corail en zone tropicale. Ces écosystèmes, qui servent d'habitat à un grand nombre d'organismes marins, sont souvent totalement détruits par l'urbanisation du littoral, en étant recouverts par le béton, décimés par la pollution  ou par l'envasement dus aux activités humaines, et ne peuvent pas se reconstituer si les conditions ne s'y prêtent pas. A la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, des lois et des mesures de protection ont été mise en place pour protéger une partie du littoral français. Certaines zones sont désormais interdites à la construction. Dans les zones où l'urbanisation se poursuit, les milieux naturels d'origine sont parfois "déplacés", c'est à dire recréés dans d'autres zones, pour diminuer l'impact des constructions littorales sur l'environnement. On parle de "mesures compensatoires". Elles peuvent consister à replanter un herbier ou un récif corallien, installer des récifs artificiels... Mais l'efficacité de telles mesures est très discutable, car les sites choisis n'offrent pas toujours les conditions de vie adaptées pour une recolonisation par les organismes marins, et les espèces fragiles qui sont à la base de l'écosystème, comme les coraux, les algues calcaires (maerl) ou les phanérogames ont souvent une croissance très lente. Les scientifiques estiment ainsi qu'il faut plus d'un siècle pour reconstituer un herbier de zostères, et ce même lorsque les conditions environnementales sont favorables.
 
 
 
 
Mais l'efficacité de telles mesures est très discutable, car les sites choisis n'offrent pas toujours les conditions de vie adaptées pour une recolonisation par les organismes marins, et les espèces fragiles qui sont à la base de l'écosystème, comme les coraux, les algues calcaires (maerl) ou les phanérogames ont souvent une croissance très lente. Les scientifiques estiment ainsi qu'il faut plus d'un siècle pour reconstituer un herbier de zostères, et ce même lorsque les conditions environnementales sont favorables.
 
 
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Version du 10 novembre 2020 à 15:54

Auteur avatarMaud Milliet | Dernière modification 7/06/2024 par Flonguet

Evolution du trait de c te westfield-ny-1-PublicDomain-v2.png
À quoi ressemblait notre littoral il y a 50 ans ? Cette activité consiste à observer et comparer des photos aériennes prises à différentes époques, et à constater les évolutions.
Licence : Attribution (CC-BY)

Introduction

En quelques dizaines d'années, les communes côtières ont vu leur population augmenter fortement, et le développement de nombreuses activités humaines : construction, tourisme, transport, pêche, agriculture... Ces activités humaines, mais aussi le phénomène naturel de l'érosion, contribuent à modifier le paysage côtier, en particulier la limite entre terre et mer, que l'on appelle le trait de côte. L'activité proposée ici permet de mieux comprendre l'évolution du trait de côte, et plus généralement des zones littorales, en comparant des photos aériennes anciennes et récentes.

Étape 1 - Préparation du matériel

Rassembler et préparer le matériel nécessaire :


  • des feuilles de papier
  • des pochettes transparentes (une par commune étudiée).
  • des notes autocollantes (une par photo)
  • des marqueurs effaçables, de préférence de couleurs différentes
  • télécharger et imprimer en couleurs les photos aériennes récentes (sites disponibles au téléchargement ici : Brest-c, Lorient-c, Arzal-c, Roscoff-c, Etel-c, St Cast-c, Groix-c). On peut choisir d'autres communes côtières et télécharger ou faire des captures d'écrans des photos aériennes sur le site https://remonterletemps.ign.fr .Conseil : prévoir au moins une commune différente par binôme de participants.
  • télécharger et imprimer (en noir et blanc) les photos aériennes des années cinquante (à télécharger ici : Brest-nb, Lorient-nb, Arzal-nb, Roscoff-nb, Etel-nb, St Cast-nb, Groix-nb)
  • glisser chaque photo couleur dans une pochette transparente
  • coller une note autocollante sur les photos pour cacher le nom des communes

Étape 2 - Découverte des photos aériennes et des lieux étudiés


  • Présenter brièvement les photos sans révéler les communes photographiées, indiquer les années où les photos ont été prises
  • Prendre l'une des photos et s'exercer collectivement à identifier quelques éléments visibles : mer, plages, rochers, routes, ports...
  • Poser les photos en ordre aléatoire sur la table et demander aux participants de reconstituer chaque paire : le même lieu photographié dans les années cinquante (photo en noir et blanc) et dans les années 2010 (photo en couleur). Discuter collectivement les choix. On peut interroger les participants pour savoir s'ils reconnaissances certains lieux, notamment ceux près desquels ils habitent. Révéler les communes présentées en photo, en retirant les notes autocollantes.

Étape 3 - Etude de l'évolution du trait de côte

  • Choisir une paire de photos d'un même site à analyser collectivement, pour l'exemple
  • Répartir les autres photos parmi les participants : une paire de photos d'un même site par binôme
  • Comparer, sur l'exemple choisi, les photos ancienne et récente. Repérer notamment les principales zones construites, zones agricoles, plages et accumulations de sédiment (sable et vase, visibles en blanc, beige ou brun). Inviter le groupe à observer ses propres photos.
  • Prendre la photo récente en couleurs. A l'aide d'un marqueur, tracer sur la pochette transparente les limites des principales zones construites (villes, ports, parkings, ponts, barrages...), par exemple en rouge. Tracer les limites des principales zones agricoles en vert, et celles des principales accumulations de sable et de vase en bleu. Le groupe réalise la même opération sur toutes les photos récentes.
  • Retirer la photo récente de la pochette transparente, et poser la pochette sur la photo ancienne pour y faire apparaitre les grands changements apparus depuis les années cinquante.
  • Proposer aux binômes de venir présenter les photos de leur commune d'étude et leurs observations.
  • Discuter : Quels changements observe-t-on ? Retrouve-t-on les mêmes changements dans toutes les communes ? Qu'est-ce qui a pu causer ces changements  ? Sont-ils naturels ou liés aux activités humaines ?

Comment ça marche ?

Observations : que voit-on ?

Sur certaines communes, on observe des changements importants : à terre, la plupart des villes se sont étendues, et la côte s'est urbanisée, avec l'apparition de constructions nouvelles : villes qui s'agrandissent, ports et zones portuaires récents, certaines surfaces bétonnées ont été gagnées sur la mer (parkings, zones d'activités portuaires, digues, barrages...). Les zones agricoles occupent souvent moins d'espace que dans les années cinquante, les champs sont devenus moins nombreux et plus grands. Sur certaines zones côtières on remarque aussi la diminution ou le déplacement des plages, et parfois l'apparition ou au contraire la disparition de bancs de sable ou de zones de vase.

Mise en garde : qu'est-ce qui pourrait faire rater l'expérience ?

La capacité à s'orienter dans l'espace, et donc à comprendre et analyser une photo aérienne, dépend de l'âge des enfants et de leurs apprentissages. Dès la maternelle, les programmes scolaires incluent des activités variées pour apprivoiser, étape par étape, l'observation d'un lieu sous différents points de vue, apprendre à lire un plan, une carte, se repérer sur une maquette, sur une vue aérienne, à utiliser les points cardinaux etc...


C'est généralement à partir d'environ 7 ans qu'un enfant commencera à comprendre l'espace représenté, c'est à dire à pouvoir se repérer dans un espace autrement que par rapport à lui-même. Certains enfants, notamment les plus jeunes, peuvent éprouver des difficultés à identifier ce qu'ils voient sur une photo aérienne. On conseillera cette activité de préférence avec des enfants âgés de plus de 7 ans, mais même après cet âge, il est possible que certains rencontrent quelques difficultés à se repérer sur les photos aériennes et n'osent pas l'exprimer. Les animateurs.trices pourront prendre le soin de décrypter les photos progressivement avec l'ensemble des participants, en commençant par rappeler qu'il s'agit de "vues de dessus", que les objets qui leur sont familiers sont visibles ici mais parfois de très petite taille, en invitant les enfants à désigner des repères simples (la mer, les routes...), puis plus complexes , comme les maisons, les champs, les bateaux... Ne pas hésiter à commencer par une vue de la commune de résidence des participants, où ils pourront plus facilement identifier des éléments qui leur sont familiers.


Avec les plus jeunes enfants, ou si l'on constate des difficultés, on peut réaliser des activités préparatoires ludiques pour être plus à l'aise avec l'orientation spatiale, comme la construction d'une maquette de la salle d'activité, l'installation d'une scène "vue de dessus" avec des jouets (figurines, maisons en carton...).

Explications

Les zones côtières ont attiré beaucoup d'habitants depuis les années cinquante, ce qui se traduit directement par l'augmentation de la taille des villes. Cette augmentation de la population a entrainé le développement des activités économiques telles que le transport maritime, la plaisance et les autres loisirs nautiques et le commerce, ce qui explique la forte urbanisation du littoral, avec la construction de nouveaux ports port de commerce et de plaisance, de zones portuaires, parkings, commerces, écoles de voile... Lorsque l'espace venait à manquer pour de nouvelles constructions, il était courant dans les années soixante et soixante-dix d'augmenter artificiellement les surfaces terrestres en ajoutant des roches et du béton dans la mer jusqu'à faire émerger des zones de construction supplémentaires. On voit dans ce cas le trait de côte avancer sur la mer entre les années 50 et 2010.


Les nouvelles constructions réalisées sur la mer, de même que les digues et les barrages, modifient la circulation des courants, et des sédiments qu'ils transportent. Le sable et la vase, dont l'évacuation peut être bloquée, vont alors s'accumuler sur certains sites et créer des îlots, des plages ou des vasières. Ce phénomène est parfois si important qu'il peut gêner la circulation maritime et nécessiter des opérations de dragage.


Au contraire, les zones où les courants ou la force des marées se renforcent à cause de certaines constructions peuvent être plus fortement exposées à l'érosion, phénomène naturel alimenté par le vent et la mer, qui grignote peu à peu les plages en emportant le sable. Il est fréquent aussi, après la construction d'un port, d'observer une zone plus sombre qui trace comme un couloir dans la mer. Il s'agît de chenaux, qui sont parfois creusés pour faciliter la circulation des bateaux. Cette opération, qui consiste à extraire le sable et la vase et à déposer ces sédiments plus loin.

Plus d'explications

Analyse détaillée de l'évolution du trait de côte sur quelques communes littorales :

Applications : dans la vie de tous les jours

L'artificialisation du littoral a un impact très négatif sur l'environnement, elle entraine la destruction directe ou progressive d'une multitude de milieux naturels littoraux, souvent très fragiles, comme des vasières, des champs d'algues, des herbiers de phanérogames (des plantes marines ressemblant à de longues herbes), des bancs de maerl (une algue calcaire bretonne), ou des récifs de corail en zone tropicale. Ces écosystèmes, qui servent d'habitat à un grand nombre d'organismes marins, sont souvent totalement détruits par l'urbanisation du littoral, en étant recouverts par le béton, décimés par la pollution ou par l'envasement dus aux activités humaines, et ne peuvent pas se reconstituer si les conditions ne s'y prêtent pas. A la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, des lois et des mesures de protection ont été mise en place pour protéger une partie du littoral français. Certaines zones sont désormais interdites à la construction. Dans les zones où l'urbanisation se poursuit, les milieux naturels d'origine sont parfois "déplacés", c'est à dire recréés dans d'autres zones, pour diminuer l'impact des constructions littorales sur l'environnement. On parle de "mesures compensatoires". Elles peuvent consister à replanter un herbier ou un récif corallien, installer des récifs artificiels... Mais l'efficacité de telles mesures est très discutable, car les sites choisis n'offrent pas toujours les conditions de vie adaptées pour une recolonisation par les organismes marins, et les espèces fragiles qui sont à la base de l'écosystème, comme les coraux, les algues calcaires (maerl) ou les phanérogames ont souvent une croissance très lente. Les scientifiques estiment ainsi qu'il faut plus d'un siècle pour reconstituer un herbier de zostères, et ce même lorsque les conditions environnementales sont favorables.


Dernière modification 7/06/2024 par user:Flonguet.

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