Auteur Nathanaël Latour | Dernière modification 13/03/2024 par Nathanaël Latour
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Biodiversité, macro-invertébrés, identification, rivières, qualité, eau, Agence de l'eau, bon état, 20000 lieues, Indices
La question de la qualité des eaux de surfaces (rivières, lac…) se pose souvent dans notre société :
• Est-ce possible de se baigner à cet endroit ?
• Est-ce possible de prélever de l’eau pour irriguer un champ ou encore de l’utiliser comme eau de boisson ?
• Et surtout, les activités humaines ont-elles des conséquences sur les espèces que l’on y retrouve ?
Les scientifiques se sont posés la question de savoir comment construire des indices de qualités de l’eau qui permettent, au-delà d’une simple approche chiffrée, de connaître et comprendre l’ensemble des perturbations qui adviennent dans une rivière.
Ces perturbations peuvent être classées en deux grands types1 :
• Les perturbations aiguës, qui sont souvent accidentelles, comme une fuite d’essence massive dans une rivière. Ce type de perturbation peut entraîner une forte mortalité des espèces présentes dans le milieu. Par sa nature temporaire, elle ne laisse pas toujours de trace perceptible à long terme dans le milieu, sauf au sein des communautés des êtres vivants ;
• Les perturbations chroniques, qui sont continues dans le temps, comme la canalisation d’un cours d’eau, les rejets d’eau chaude d’une centrale nucléaire ou encore les rejets de contaminant métallique d’une usine sidérurgique. Ce type de perturbation peut être appréhendé lors d’une étude de terrain ou via des prélèvements ponctuels. Avec le temps, ce type de perturbation peut aller jusqu’à une stérilisation du milieu.
La difficulté est donc de construire un indice pouvant rendre compte des perturbations aiguës aussi finement que des perturbations chroniques. Il est en effet très probable de ne pas la percevoir si on fait des prélèvements d’eau ponctuels dans la rivière. De plus, les perturbations peuvent avoir une origine difficile à percevoir, dans le temps et dans l’espace. En effet celle-ci peuvent être :
• Différées, qui résulte de l’accumulation d’un type de pollution dans le milieu ou à proximité. L’effet de cette perturbation entrera en jeu lors d’un aléa qui peut être très éloigné dans le temps de l’émission des polluants. Par exemple, l’accumulation de contaminant d’origine métallique dans un bras mort d’une rivière qui va brutalement être remis en suspension dans la colonne d’eau de la rivière lors d’une crue ;
• Diffuse, qui est une pollution à bas bruit, comme la contamination des eaux par des nitrates d’origine agricole qui proviennent souvent de multiples source dans tout le bassin versant.
Afin de pouvoir rendre compte de compte de cela, les scientifiques ont donc construit des indices de qualité de l’eau basés sur les organismes qui vivent dans les eaux.
En effet, si une pollution aiguë a lieu et détruit une partie des êtres-vivants présents dans le milieu, leur absence lors d’une étude sur le terrain représente une forme d’enregistrement de la perturbation.
La bioindication*désigne « la capacité d’organismes ou d’un ensemble d’organismes à révéler par leur présence, leur absence ou leur comportement démographique les caractéristiques et l’évolution d’un milieu » (Blandin, 1986)2.
En France, quatre indices biocénotiques basés sur la bioindication sont utilisés en routine3 :
• Un indice basé sur les poissons ;
• Un indice basé sur les macrophytes (les plantes aquatiques qui sont visibles à l’œil nue) ;
• Un indice basé sur les diatomées (il s’agit d’algues microscopiques unicellulaires. Elles présentent une enveloppe externe siliceuse (ce qui permet de les déterminer (savoir de quelle espèce il s’agit));
• Un indice sur les macro-invertébrés benthiques (il s’agit des invertébrés qui vivent sur le fond des rivières).
Dans cette expérience, nous allons essayer de comprendre
1. Les conséquences des perturbations sur les communautés ;
2. Comment sont construits ces indices biologiques.
Lors de cette expérience, nous allons utiliser le terme « communauté » dans le sens qu’il porte en écologie :
« En Écologie, une communauté est un ensemble d’organismes appartenant à des populations d’espèces différentes constituant un réseau de relations. » (Sources : Wikipédia).
Ici le terme communauté correspond à l’ensemble des macro-invertébrés qui vivent au même endroit, dans la même station.
Nota : Le terme Écologie fait ici référence à la Science qui étudie les relations des êtres vivants entre-eux et avec le milieu dans lequel ils vivent et qui est rattaché à la grande famille des Sciences de la Biologie.
Attention : Cette expérience est faite dans un but pédagogique et est destinée au grand public. Elle n’est en aucun cas une retranscription fidèle de la réalité du fonctionnement des écosystèmes.
Il a été choisi d’ignorer délibérément des facteurs très importants d’influence sur les communautés, comme :
• L’influence des hydroécorégions (Zone homogène du point de vue de la géologie, du relief et du climat ; Sources : data.eaufrance.fr) ;
• La diversité en habitat (présence et abondance des végétaux, vitesse du courant diversifiée, plusieurs zones de profondeurs différentes…) des cours d’eau ;
• Le fait que naturellement les paramètres du milieu évoluent de l’amont vers l’aval et avec eux les communautés, même en l’absence de perturbation d’origine anthropique. Cela correspond au rang du cours d’eau. Celui-ci se réfère à la progression du cours d’eau de l’amont vers l’aval. Les cours d’eau à la source reçoivent le numéro 1, puis les affluents immédiats de ce cours d’eau, le numéro et ainsi de suite.Découper ensuite les différents éléments :
• Les illustrations des stations avec
◦ Une illustration pour la station sans perturbation d’origine anthropique (humaine) ;
◦ Une illustration de station avec une perturbation chimique d’origine anthropique de type matière organique (voir plus loin pour plus de détail) ;
◦ Une illustration de station avec une perturbation morphologique d’origine anthropique (voir plus loin pour plus de détail).
• Les illustrations des résultats de prélèvements de macro-invertébrés avec :
◦ La station de référence ;
◦ La station « Biocides » ;
Suite étape 2.
◦ La station « Matières Organiques » ;
◦ La station « Morphologies »
• Imprimer et découper plusieurs exemplaires de chaque résultat de prélèvements sans l’illustration du type de station.
◦ La station de référence ;
◦ La station « Biocides » ;
◦ La station « Matières Organiques » ;
◦ La station « Morphologies »
Lors de cette étape, faire dessiner une rivière aux participant-e-s.
Cette étape peut-être développer autant que vous voulez.
Pour cela, utiliser un grand morceau de carton ou une grande feuille de papier. Mettre à disposition des participant-e-s des fournitures de bureau (crayon de couleur, feutre, feuilles supplémentaires, ciseaux, scotch…).
Idéalement, il faudrait que figure sur le schéma les éléments principaux d’un bassin versant :
Pour réaliser cette étape, il est possible de se rendre localement sur une hauteur qui donne une vue sur une rivière, de la longer lors d’une sortie terrain afin de noter les éléments du paysage qui s’enchaînent le long de celle-ci ou de réaliser des étapes de photo interprétation.
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Faire émerger par la discussion les différentes perturbations liées aux différents éléments du décor.
Les perturbations les plus courantes sont :
• Les perturbations chimiques de type biocides : un biocide est un produit dont le but est de tuer une catégorie d’être-vivant (les herbicides tuent les plantes, les insecticides tuent les insectes, les fongicides tuent les champignons, les rodenticides tuent les petits mammifères comme les souris…). Les perturbations de ce type les plus courantes sont d’origines agricoles. Les produits utilisés en agriculture finissent en partie dans les cours d’eau. Il s’agit aujourd’hui du facteur majeur de dégradation des cours d’eau.
• Les perturbations chimiques de type organique : les perturbations de ce type viennent de différentes sources : les évacuations individuelles des maisons (rejets des égouts directement dans la rivière), les évacuations collectives (type station d’épuration) et les rejets d’origine agricole. Les premières disparaissant et les deuxièmes s’améliorant, c’est encore l’origine agricole qui est majoritaire pour ce type de pollution.
• Les autres types de perturbations physico-chimiques : il existe d’autre types de perturbations de types chimiques. Il peut s’agir de pollution d’origine industrielle actuelle ou ancienne (il reste de nombreux produits chimiques prisonniers des sédiments dans les barrages par exemple), des pollutions dues aux médicaments, des pollutions dues au salage des routes en hiver, des pollutions thermiques dues au refroidissement des centrales nucléaires, etc.
• Les perturbations de type morphologique : Il s’agit de toutes les perturbations qui viennent modifier le cours naturel de la rivière. Il en existe de nombreuses sortes (calibrage, rectification, sur-creusement, canalisation, déplacement du lit mineur, chenalisation (creusement d’un chenal navigable…) ou encore les barrages. Ce type de perturbation est très courant.
Placer à côté du schéma de la rivière les différentes perturbations avec leurs jetons.
• Perturbation chimique de type Biocide ;
• Perturbation chimique de type Organique ;
• Perturbation de type Morphologique.
Afficher les différents résultats d’échantillonnages sur le schéma, sans les jetons, pour les différentes stations :
• Station de référence ;
• Station « biocide » ;
• Station « Matière organique » ;
• Station « Morphologie ».
Les différents paramètres sont les suivants :
• Dans la boite de pétris de gauche est affiché la diversité en espèce. Pour cela le symbole représentant les organismes est coloré selon un gradient de couleur :
• Dans la boite de pétris de droite est affichée l’abondance en individu pour chaque groupe.
– Plus le nombre d’individus pour chaque groupe est important, plus le nombre de symbole de chaque groupe est important.
• Ensuite, pour chaque station est disponible quatre symboles d’organisme différents :
> Groupe des Éphémères – Trichoptères – Plécoptères : Il s’agit d’un groupe très sensible ou « polluo-sensible ». La plupart des espèces de ce groupe ont besoin d’une eau de bonne qualité, avec peu de pollution, une bonne oxygénation de l’eau et de la matière organique présente sans excès.
> Groupe des Diptères : Il s’agit d’un groupe moyennement à peu sensible « polluo-résistante ». La plupart des espèces de ce groupe supportent une mauvaise qualité de l’eau avec parfois une concentration importante en polluants, une oxygénation faible et une concentration importante en matière organique.
> Groupe des mollusques et crustacés : Il s’agit de groupe moyennement sensible à la pollution. Ces espèces vont pouvoir vivre dans des eaux avec des paramètres moyens de qualité de l’eau.
> Ce dernier groupe regroupe les espèces qui ne rentrent pas dans les trois groupes précédents. Il regroupe des espèces très différentes et ne rend compte que de la diversité et de l’abondance dans le milieu.
Idéalement, illustrer les exemples avec des images d’exemples locaux ou trouvées sur internet : Pulvérisation à proximité d’un cours d’eau, écoulement de lisier dans un cours d’eau, etc
Dernière modification 13/03/2024 par user:Nathanaël Latour.
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