Le corps, quelle incroyable machine ! C’est essentiellement lui qui nous permet de nous déplacer, de bouger. Mais sais-tu comment ça marche ? As-tu déjà essayé de te déplacer uniquement sur les mains ? Ce n’est pas pratique, n’est-ce pas ?! Pourquoi l’Homme marche naturellement sur deux jambes ? Sommes-nous les seuls ? Matériel nécessaire pour tout le parcours : de la craie, du papier, des ciseaux, des bouchons de liège, des pinces à linge, des pics à brochette et un cure-dent, 3 grands récipients, de quoi faire chauffer de l’eau et de l’eau.
Avant de commencer et si tu le souhaites, tu peux te munir de ton "cahier d'expérience" pour raconter tes découvertes et dessiner les expériences.
Qu’est-ce qui nous permet de rester droit et de marcher correctement ? Notre milieu nous aide beaucoup… quelquefois pas du tout.
Voici un petit défi : met-toi en équilibre sur un pied et observe ton corps. Qu'est-ce qui se passe lorsque tu perds l'équilibre ?
Tu connais les funambules ? Comment font-ils pour tenir sur un fil ? Tu as déjà marché sur une corde ou sur une poutre ? Que font tes bras ?
Image ci-dessous : un funambule marche sur un fil (source)
Réalise cette expérience pour comprendre ce qui nous aide à garder l’équilibre : l’équilibriste
Si tu veux en savoir plus, n’hésite pas à regarder l’émission C’est pas Sorcier : Équilibre le grand vertige.
Le mécanisme du corps est complexe : notre système musculaire et notre système nerveux sont moteurs et permettent d’actionner nos mouvements, mais sans une bonne articulation entre les os qui nous structurent, notre corps ne peut pas réaliser les mouvements correctement. Dans cette activité, on parle donc plus de locomotion.
Sur combien de jambes marchons-nous naturellement ? Eh oui, 2 ! Facile, on l’a déjà dit en introduction ;). Ce qui fait de nous des bipèdes.
Pour comprendre la bipédie, réalise cette expérience : Marche comme l’australopithèque.
Image ci-contre : un squelette d'un héron (source)
Pour en savoir plus sur la bipédie, tu peux regarder la présentation très illustrée de Christine Tardieu, biologiste de l’évolution : L’adaptation à la bipédie, quelles conséquence sur l’anatomie ? et écouter sa conférence associée.
Connais-tu les différentes pièces de notre squelette ? Pour étudier de plus près le squelette humain, tu peux tenter de remettre dans le bon ordre ce squelette puis attacher ses membres pour en faire un pantin. Tu trouveras le document à imprimer sur le site de Cabane à Idées
On a parlé d’un système nerveux pour bouger, mais qu’est-ce que c’est ?
Mais pour bouger, il faut aussi que ton cerveau puisse recevoir des informations sur l’extérieur, sur l’environnement où il se trouve.
Ferme les yeux. Peux-tu me décrire dans quelle position tu es ? Tu es capable de savoir dans quelle position tu es grâce aux différentes sensations de ton corps. Car le système nerveux est aussi capable de transmettre des informations depuis ton corps jusqu’à ton cerveau. C’est comme cela que fonctionnent tes sens.
Dans cette dernière expérience, nous te proposons de tester tes sensations grâce à ton système nerveux.
Pour réaliser l’expérience, clique sur le lien suivant : main chaude, main froide.
Bouger est inné, mais parfois ça demande de l’entraînement. Les sportifs de hauts niveaux, les yogis, les artistes des arts vivants, comme les danseurs, les acrobates ou encore les contorsionnistes, passent des heures infinis pendant des années pour atteindre leur performance, et des fois ils se font mal…
Comme tu as pu le voir, il est également difficile d’imiter correctement le mouvement des animaux. Tu peux regarder cette vidéo pour t’entrainer, à prendre avec humour !
Et pour le plaisir des yeux, cette vidéo illusionniste.
Depuis l’antiquité, beaucoup de penseurs et scientifiques ont cherché à expliquer la bipédie, sans toutefois arriver à en percer tous les secrets. Explorons ensemble les différentes hypothèses.
Image ci-dessus : Rudolph F. Zallinger pour un ouvrage de Francis Clark Howell paru en 1965
Dans les ouvrages du XXe siècle, l’histoire de l’évolution est parfois marqué par le scénario d’un redressement du corps de façon linéaire, selon une “Marche du Progrès” correspondant à une bipédie de plus en plus humaine, plaçant ainsi l’homme au sommet de l’évolution.
En effet, comme l’ont remarqué trois philosophes du IVe siècle avant notre ère, les oiseaux sont eux aussi des bipèdes.
Ainsi, Aristote range dans la classe des animaux à deux pieds (dipodos) les humains aux côtés des oiseaux.[1]
Dans cette même idée, Platon a proposé une définition de l’humain comme « bipède sans plumes ».[2]
Ce que Diogène le Cynique a tourné en ridicule en faisant d’un coq plumé l’incarnation de l’humain selon Platon.[3]
Puisque nous parlons d’oiseau, étant donné le nom scientifique du martinet Apus apus, ce qui signifie « Sans pattes », ne peut-on pas considérer que c’est en fait lui qui est au sommet de l’évolution ?
Le scénario de Marche du Progrès est aujourd'hui obsolète, l'évolution étant désormais reconnue comme buissonnante, c'est-à-dire présentant une multiplicité de formes apparentées mais pas en ligne directe comme par exemple un arbre généalogique.[4]
Depuis les années 60, les scientifiques décrivent plus d’une dizaine de théories pour expliquer comment la bipédie s'est développée chez nos ancêtres. L’histoire de l’évolution est complexe et non linéaire. Ces différentes théories ne sont probablement pas exclusives et la bipédie est très certainement une évolution impliquant de nombreux facteurs qui conjointement nous ont amené à être « debout ».
Ainsi pour Daniel Lieberman, paléoanthropologue, « il ne sera jamais possible de savoir avec certitude pourquoi la sélection naturelle a favorisé des adaptations en vue de la bipédie ».[5]
Si nous cherchons à identifier ce qui nous caractérise le plus en tant qu’humain, nous devons donc aller plus loin que la bipédie, sans quoi, nous pourrions être humain et poule à la fois !
[1]Cf. Aristote, La locomotion des animaux, 1, 704a17, in Œuvres complètes, Paris, Flammarion, 2014, p. 1555
[2]Cf. Platon, Le Politique, 266e, in Œuvres complètes, Paris, Flammarion, 2011, p. 1381
[3]Cf. Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, tome II, livre VI, II, 40, Paris, Charpentier,1847, p. 20
[4]Cf. Marylène Patou-Mathis, Le sauvage et le préhistorique, miroir de l'homme occidental, Odile Jacob, 2011, p. 301[5]Cf. Daniel Lieberman, L'histoire du corps humain, JC Lattès, 2015, p. 84
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