Réchauffement climatique, tempêtes et inondations plus fréquents, sécheresse, canicule, pollution... Le changement global s'illustre par des conséquences multiples, et certaines touchent plus particulièrement le milieu urbain. Ce parcours s'articule autour de trois chapitres et objectifs : comprendre, mesurer, proposer. Vous y trouverez : des expériences simples pour mieux comprendre les origines et les mécanismes de quelques-unes des menaces qui pèsent sur la ville; des activités concrètes et ludiques pour observer, mesurer, étudier les effets du changement global sur les côtes à la manière des scientifiques ; des jeux et des défis pour imaginer, tester et proposer des solutions pour apprendre à s'adapter aux changements.
Ce parcours propose une exploration du thème du changement climatique et de l'adaptation au changement climatique enzone urbaine.
Il regroupe des activités variées : expériences ludiques, jeux de rôles, recueil de propositions, débats animés... qui peuvent être abordées de façon simple avec les plus jeunes, et plus approfondies avec des enfants de cycle 3, des adolescents ou des adultes.
Il est possible de réaliser un parcours complet, ou seulement certaines parties, selon le temps et le matériel disponible, l'âge des publics visés etc...
N.B : cette introduction est commune aux trois parcours du thème "Adaptation" : "S'adapter au changement climatique à la campagne", "S'adapter au changement climatique en ville" et "S'adapter au changement climatique en bord de mer".
Le réchauffement climatique, ou "changement climatique" fait partie d'un phénomène que l'on appelle le "changement global". Il se traduit par une augmentation de la température moyenne de la planète, qui devrait atteindre 1 à plus de 5 degrés d'ici 2100 selon les scientifiques du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat).
Ce phénomène s'explique principalement par un renforcement de l'effet de serre causé par certains gaz libérés en très grandes quantités dans l'atmosphère par les activités humaines, principalement les industries et les transports qui utilisent des énergies combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel, sources de CO2), ainsi que l'agriculture intensive (source de méthane, CH4).
L'effet de serre, kézako ?
L'effet de serre est un phénomène naturel important pour la survie de la planète. Il permet d'avoir une température moyenne sur Terre de 15° C contre -18°C si cet effet n'existait pas. Les gaz à effet de serre sont naturellement peu abondants dans l’atmosphère mais du fait des activités humaines, la concentration de ces gaz s’est sensiblement modifiée (la concentration de CO2 a augmenté de 30% depuis une centaine d’années).
Cet excès de gaz à effet de serre (GES) provoque un dérèglement de cet effet de serre naturel, rendu plus intense (on parle d'effet de serre additionnel), et donc une augmentation du réchauffement de la planète.
Comment ça fonctionne ?
Activité 1 : Expérience : Tester l'effet de serre avec des glaçons
Pour aller plus loin, voir l'article "Réchauffement climatique" publié sur le site Futura Sciences.
Qu'est-ce que l'adaptation au changement climatique ?
On distingue deux stratégies des populations humaines face au changement climatique : l'atténuation, qui consiste à mettre en oeuvre des actions pour limiter le phénomène et ses effets, et l'adaptation, qui consiste à modifier et ajuster le fonctionnement des sociétés humaines au changement climatique et à ses conséquences.
L'adaptation peut être en partie spontanée, et en partie volontaire et réfléchie. Elle a pour objectifs de rendre les populations moins vulnérables aux changements du climat et de l'environnement, de limiter les effets négatifs du phénomène et de profiter des certains de ses effets positifs.
Atténuation et Adaptation ne sont pas deux stratégies opposées mais complémentaires, et toutes deux sont indispensables. Les experts du GIEC s'accordent sur le fait qu'il ne sera pas possible d'annuler totalement les effets du changement climatique dans l'avenir, il est donc indispensable et urgent d'apprendre à s'adapter aux conditions actuelles et futures que le changement climatique dessine.
Cette notion d'adaptation s'inspire de l'adaptation, naturelle et involontaire, des êtres vivants à leur environnement.
Pour aller plus loin :
Comment le vivant s'adapte-t-il ?
Les organismes vivants évoluent dans le temps par des modifications génétiques involontaires et incontrôlables, appelées mutations.
Lorsque les conditions de leur environnement se modifient, les mutations génétiques avantagent certaines espèces vivantes , qui grâce à elles vont plus facilement survivre et se reproduire dans ce nouveau milieu que d'autres espèces. On dit que ce espèces se sont adaptées (involontairement) à leur nouvel environnement.
Au contraire, d'autres espèces peuvent ne pas connaitre de mutations, ou subir des mutations qui les désavantagent face à ces nouvelles conditions de vie, elles peuvent alors régresser, voire disparaitre, car elles seront moins efficaces pour survivre et se reproduire de génération en génération. Ce processus est appelé sélection naturelle.
Une activité amusante permet de mieux comprendre l'adaptation et la sélection naturelle chez les êtres vivants :
Activité 2: Jeu : jeu des phalènes
Activité 3 : Débat mouvant
Le débat mouvant est un format d'animation qui demande aux participant.e.s de se prononcer comme étant "d'accord" ou "pas d'accord" avec des affirmations proposées par l'animateur.trice sur un thème. Il est utile pour faire un état des lieux des connaissances et des opinions d'un groupe, et peut également servir de lancement à des débats animés. Les phrases proposées peuvent être volontairement clivantes, exprimer des stéréotypes, des contre-vérités ou être ambiguës, selon les points que l'on souhaite explorer.
Les règles et le déroulement du débat mouvant :
L'animateur.trice trace une ligne imaginaire (ou non !) au sol pour délimiter deux espaces. Il.Elle se place au centre et explique la consigne : pour chaque affirmation prononcée, chaque participant.e devra se placer d'un côté ou de l'autre de cette ligne selon qu'elle.il s'estime d'accord ou pas d'accord avec cette affirmation.
Il est possible de choisir si les participant.e.s ont le droit ou non de rester indécis, et dans ce cas de rester placé.e.s sur la ligne.
Idéalement, chaque participant doit réfléchir à un argument, un seul, le plus déterminant, qui motive son positionnement.
Une fois tout le monde positionné.e, l'animateur.trice peut donner la parole à des partisan.e.s des deux opinions, chacun.e présentera alors SON argument-phare.
Les autres participant.e.s ne doivent pas commenter, réagir ou répondre aux arguments formulés durant le jeu. Leur propre argument ne doit pas être une réponse personnelle directe à un.e autre participant.e.
Cependant les animateurs.trices peuvent choisir ponctuellement ou après le jeu d'ouvrir un débat dans lequel chacun pourra s'interroger, s'exprimer plus largement, répondre aux arguments formulés et développer plus amplement ses propres arguments.
Voir le guide très complet "Débat mouvant sur le climat" réalisé par le Réseau National d'Education à l'Environnement, avec des propositions adaptées selon les âges des participant.e.s.
Fichier:Debat mouvant sur le climat-ReseauNationalEducationEnvironnement.pdf
Quelques exemples de phrases pouvant être proposées :
Sur le changement climatique global :
- On ne peut rien faire contre le changement climatique
- Tous les humains sont égaux face au changement climatique
- Le changement climatique cause des catastrophes dans le monde
- Lutter contre les effets du changement climatique demande beaucoup d'argent
- Les citoyens ne peuvent pas agir seuls
- Les humains peuvent s'adapter au changement climatique
- Le climat va se réguler naturellement avec le temps
Sur le changement climatique en ville :
- Il fera bientôt trop chaud dans les villes en été
- Pour supporter le réchauffement climatique, la seule solution est de vivre à la campagne
- Il est possible de protéger la nature en ville
- Il faudra bientôt imposer une limite de population dans les villes
- Les constructions actuelles ne sont pas adaptées à l'évolution du climat
- Seules les villes les plus riches peuvent prendre des mesures pour protéger l'environnement
- La nourriture nécessaire aux habitants des villes doit être produite à la campagne
- Les écoquartiers sont réservés aux habitants riches
Le changement climatique entraîne une augmentation des températures moyennes et des épisodes de canicule plus fréquents et plus intenses pendant l'été. Cette augmentation de température se traduit, plus particulièrement dans les villes, par l'apparition de zones surchaufées appelées "ilôts de chaleur, et par une augmentation de la pollution atmosphérique. En effet, le temps ensoleillé et chaud s'accompagne de pressions atmosphériques élevées, qui forment une sorte de couvercle au dessus du sol. Les particules et les gaz polluants produits dans les villes par l'industrie et les transports se trouvent alors piégés par cette couche d'air et la qualité de l'air se dégrade.
L'activité suivante permet de mieux comprendre les conséquences de l'augmentation de la pollution de l'air sur la santé des habitants des villes.
Activité 4 : Drôle d'air dans mes poumons
Les ilôts de chaleur se multiplient dans les zones urbaines. Cette expérience simple montre le rôle des couleurs et des matériaux utilisés pour la construction dans ce phénomène.
Activité 5 : Effet d'albédo et matériaux
Avec le réchauffement climatique, dans de nombreuses régions, les pluies deviennent plus rares mais plus intenses. Des villes traversées par des rivières sont de plus en plus confrontées à des inondations. Pour comprendre pourquoi, il faut se pencher sur le fonctionnement d'un bassin versant, et sur la façon dont les aménagements des cours d'eau modifient la circulation de l'eau dans les villes.
Activité 6 : bassin versant
Une maquette de bassin versant, même très simplifiée, permet de comprendre avec quelques manipulations certaines problématiques liées à la circulation de l'eau. On peut par exemple représenter des champs cultivés sur lesquels on utilise des engrais et des pesticides en déposant quelques gouttes de colorant (ou d'encre) sur les hauteurs du bassin versant, ou encore de petits éléments, comme des graines (semoule), du sable, pour représenter la terre, du poivre pour représenter des lisiers etc...
En utilisant une bouteille d'eau en plastique dont on aura percé le bouchon de plusieurs petits trous, on peut observer le comportement de l'eau de pluie en faisant tomber les gouttes d'eau sur le bassin versant. On peut alors observer le trajet suivi par les gouttes, qui ruissellent et se rejoignent dans le lit des rivières, qui elles-mêmes se rejoignent et transportent l'eau jusqu'à la même embouchure finale. Sur son passage, l'eau de pluie en s'écoulant entraîne des éléments comme de la terre, particulièrement sur les terres agricoles laissées à nues (sans cultures) et en pente. Mais l'eau entraîne aussi dans son trajet des éléments organiques et chimiques répandus sur les champs, dont une partie des engrais, lisiers et pesticides, qui peuvent se retrouver dans les cours d'eau et provoquer une pollution.
En rajoutant des morceaux de papier absorbant, d'éponges ou de carréponges sur la maquette autour des champs et en bordure des rivières, on pourra représenter des talus, des haies et des zones humides. Il sera alors possible de comparer les conséquences des pluies : on observera que ces aménagements ralentissent, filtrent et piègent une partie des eaux de ruissellement, mais aussi des éléments qu'elles peuvent contenir (dont les polluants organiques et chimiques), et contribuent à limiter les risques d'inondation et de pollution en aval.
Tous les bâtiments ne sont pas adaptés pour affronter les conséquences du changement climatique et limiter la consommation d'énergie. Un diagnostic énergétique consiste à identifier les points forts et les points faibles d'une construction. Il est possible de réaliser un diagnostic énergétique chez soi ou à l'école de manière simple et avec très peu de matériel.
Activité 7 : Diagnostic énergie
Contrairement à une idée très répandue, la nature est bien présente dans les villes, même si l'on n'y fait pas toujours attention. Les naturalistes s'intéressent de plus en plus à cette biodiversité urbaine, qui subit elle aussi les effets de changement climatique, mais qu'il est possible de protéger. L'activité suivante proposeune initiation aux sciences participatives, qui sont aussi un moyen de participer à l'étude et à la préservation des espèces, même en ville !
Activité 8 : Les sciences participatives en ville
N.B : les deux activités suivantes font partie du tronc commun aux trois parcours du thème "Adaptation".
Comme de nombreuses activités humaines lorsqu'elles ne sont pas correctement gérées, le changement climatique menace la biodiversité. En ville, à la campagne, en bord de mer ou en montagne, quel que soit l'environnement, il est possible de participer au retour des plantes et des animaux sauvages et à leur protection, grâce à quelques bonnes pratiques et des équipements très simples, faciles à fabriquer et à installer.
Activité 9 : Un coup de pouce à la biodiversité
En observant son territoire, il est souvent assez simple d'imaginer des améliorations qui permettront de mieux faire face aux conséquences du changement climatique avec quelques adaptations. Transport, énergie, biodiversité, alimentation, déchets, les citoyens sont les bienvenus pour imaginer des propositions.
Activité 10 : Des projets pour...
Comment s'adapter au changement climatique en ville?
La multiplication des ilôts de chaleur en ville est un problème majeur, mais il existe des solutions efficaces. Avec ce défi amusant, imaginez, expérimentez et comparez différents moyens de faire baisser la température !
Activité 11 : Rafraîchir la ville
Un territoire peut toujours évoluer, changer et s'adaoter à de nouveaux objectifs et contraintes. Avec ce jeu de rôle en équipes, vous vous glisserez dans la peau d'un maire ou d'un expert, et avant tout d'un citoyen, pour imaginer votre ville éco-responsable.
Activité 12 : Imagine ta ville
(N.B. : pour les plus jeunes publics, de moins de 7 ans, une activité plus simple et tout aussi ludique est conseillée : Contruis ta ville)
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