La destruction des zones humides, drainées au profit des terres agricoles ou des zones habitables, entraîne une forte perte de biodiversité. Mais en plus de cela, ces transformations nous privent de l’épuration et des protections naturelles contre les inondations (filtration de l'eau, zone d’expansion des crues) que permettent ces écosystèmes. Nous sommes alors amenés à construire des ouvrages bien plus coûteux (barrages, réservoirs de rétention d’eau...) pour remplir le même rôle !
De plus, recouvrir de bitume les sols proches des cours d’eau les rend imperméables, accentuant le ruissellement de l’eau et la puissance des inondations.
Les zones humides existent également sur les littoraux. Certaines d'entre elles, les mangroves, sont des groupements de végétaux (palétuviers) de régions tropicales situées dans la zone de balancements des marées et souvent à l’embouchure de fleuves. Elles protègent les zones côtières contre les tempêtes : elles servent de brise-vent et de zones tampons contre les inondations, protégeant ainsi les terres situées le long du littoral.
Les mangroves abritent également une grande quantité d'espèces comestibles, pouvant jouer un rôle dans la lutte contre la famine ou la malnutrition. Elles sont aussi des zones de reproduction et de croissance pour les jeunes de nombreuses espèces vivant au large. Cependant, l'urbanisation de plus en plus forte du littoral met en péril ces écosystèmes pourtant indispensables pour protéger les littoraux et la biodiversité de ces zones et des zones adjacentes.
+<div class="annotatedImageDiv" typeof="Image" data-resource="Fichier:Evolution du trait de cote Ibiza-aerial-1585925287ioT-PublicDomain.jpg" data-sourceimage="https://www.wikidebrouillard.org/images/d/dd/Evolution_du_trait_de_cote_Ibiza-aerial-1585925287ioT-PublicDomain.jpg"><span ><div class="center"><div class="floatnone"><a href="/wiki/Fichier:Evolution_du_trait_de_cote_Ibiza-aerial-1585925287ioT-PublicDomain.jpg" class="image" title="Côte d'Ibiza (Espagne) vue de la mer."><img alt="Côte d'Ibiza (Espagne) vue de la mer." src="/images/thumb/d/dd/Evolution_du_trait_de_cote_Ibiza-aerial-1585925287ioT-PublicDomain.jpg/600px-Evolution_du_trait_de_cote_Ibiza-aerial-1585925287ioT-PublicDomain.jpg" width="600" height="450" data-file-width="1920" data-file-height="1439" /></a></div></div></span></div> <br /><br />L'artificialisation du littoral a un impact très négatif sur l'environnement, elle entraine la destruction directe ou progressive d'une multitude de milieux naturels littoraux, souvent très fragiles, comme des vasières, des champs d'algues, des herbiers de phanérogames (des plantes marines ressemblant à de longues herbes), des bancs de maerl (une algue calcaire bretonne), ou des récifs de corail en zone tropicale. Ces écosystèmes, qui servent d'habitat à un grand nombre d'organismes marins, sont souvent totalement détruits par l'urbanisation du littoral, en étant recouverts par le béton, décimés par la pollution ou par l'envasement dus aux activités humaines, et ne peuvent pas se reconstituer si les conditions ne s'y prêtent pas. <br /><br /><br />A la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, des lois et des mesures de protection ont été mise en place pour protéger une partie du littoral français. Certaines zones sont désormais interdites à la construction. Dans les zones où l'urbanisation se poursuit, les milieux naturels d'origine sont parfois "déplacés", c'est à dire recréés dans d'autres zones, pour diminuer l'impact des constructions littorales sur l'environnement. On parle de "mesures compensatoires". Elles peuvent consister à replanter un herbier ou un récif corallien, installer des récifs artificiels... Mais l'efficacité de telles mesures est très discutable, car les sites choisis n'offrent pas toujours les conditions de vie adaptées pour une recolonisation par les organismes marins, et les espèces fragiles qui sont à la base de l'écosystème, comme les coraux, les algues calcaires (maerl) ou les phanérogames ont souvent une croissance très lente. Les scientifiques estiment ainsi qu'il faut plus d'un siècle pour reconstituer un herbier de zostères, et ce même lorsque les conditions environnementales sont favorables.<br /><br /><br />La construction de nouveaux ports de commerce et ports de plaisance entraine en général, même si ceux-ci sont bien gérés, des pollutions ponctuelles ou régulières par les hydrocarbures contenus dans les carburants des navires, par les peintures utilisées pour protéger les coques des bateaux, ou par leurs eaux usées (quand celles-ci ne sont pas correctement collectées et traitées dans les ports).<br /><br />L'urbanisation provoque la disparition progressive des milieux naturels côtiers, comme les marais, les zones humides, les prés et les dunes. Ces milieux naturels contribuent à filtrer et dépolluer les eaux qui ruissellent jusqu'aux rivières et à la mer. Leur diminution rend les bords de mer plus vulnérables aux pollutions d'origine agricole ou urbaine.<br /><br /><br />La montée du niveau des océans, causée par le réchauffement climatique global, modifie elle aussi le trait de côte en aggravant le phénomène naturel d'érosion. Lors des tempêtes et des grandes marées, les vagues et les vents provoquent régulièrement l'effondrement de dunes et de pans de falaises, et occasionnent des dégâts sur les constructions côtières. Les zones les plus touchées sont les régions de faible altitude et les littoraux où des zones de constructions ont été bâties sur la mer, qui regagne aujourd'hui du terrain.<br /><br /><div class="annotatedImageDiv" typeof="Image" data-resource="Fichier:Evolution du trait de cote Wave-crashing-on-pier-posts-DomainePublic.jpg" data-sourceimage="https://www.wikidebrouillard.org/images/7/75/Evolution_du_trait_de_cote_Wave-crashing-on-pier-posts-DomainePublic.jpg"><span ><div class="center"><div class="floatnone"><a href="/wiki/Fichier:Evolution_du_trait_de_cote_Wave-crashing-on-pier-posts-DomainePublic.jpg" class="image" title="Vagues frappant les piliers d'un ponton."><img alt="Vagues frappant les piliers d'un ponton." src="/images/thumb/7/75/Evolution_du_trait_de_cote_Wave-crashing-on-pier-posts-DomainePublic.jpg/600px-Evolution_du_trait_de_cote_Wave-crashing-on-pier-posts-DomainePublic.jpg" width="600" height="398" data-file-width="1920" data-file-height="1275" /></a></div></div></span></div><br /><br />La gestion intégrée des zones côtières (GIZC) consiste à développer les activités économiques, touristiques et agricoles des régions littorales en s'efforçant de préserver l'environnement et les ressources marines, c'est une démarche récente, qui s'inscrit dans le développement durable. Pour fonctionner, ce type de gestion nécessite un dialogue permanent entre les habitants, les élus, les professionnels (pêcheurs, industriels, agriculteurs), les touristes, et que chacun tienne compte des intérêts communs et individuels pour exercer son activité ou ses loisirs sans géner les autres activités ni déséquilibrer les milieux naturels. Cette démarche donne lieu à des initiatives et des actions communes. Différents usagers du littoral (marins, pêcheurs professionnels, animateurs nature...) peuvent par exemple participer ensemble à des animations et à la création de dépliants pour sensibiliser les touristes et les habitants à la pratique de la pêche à pied responsable. Des élus, des industriels et des plaisanciers peuvent travailler ensemble à l'installation d'équipements pour la collecte et le recyclage des déchets dans un port. Des agriculteurs, des aquaculteurs, des plongeurs amateurs et des pêcheurs peuvent adapter ensemble leurs pratiques pour améliorer la qualité des eaux et préserver un site sous-marin remarquable et fragile, comme un herbier de phanérogames...